Comment créer les conditions d'un accord amiable entre parents séparés ?

Les tribunaux de la famille sont quotidiennement confrontés lors d'audiences qui prennent un temps considérable tant pour les parents qui doivent y assister personnellement que pour les magistrats, à des difficultés relationnelles éprouvantes  entre parents séparés. Le sort des enfants qui y est discuté représentent un véritable défi pour la justice. 

L'appréciation des capacités éducatives de chaque parent est devenue le lot quotidien de ces audiences  qui ont souvent un côté déchirant pour chaque parent. Les représentations de l'un ou l'autre parent de celle ou de celui qui a été son conjoint sont en effet le plus souvent l'occasion de commentaires d'une toxicité ahurissante qui mettent  en péril l'idée d'hébergement égalitaire alterné.

En l'absence de toute méthode universelle d'appréciation de ce qui permet d'établir la reconnaissance du fait que l'on est  ou pas un bon parent, les avocats familialistes et les juges de la famille sont amenés à recourir à des outils variés tels que la guidance parentale, l'expertise simplifiée dite thérapeutique voir encore des expertises plus longues sur les capacités éducatives respectives de chaque parent. Ces outils sont certes précieux et nécessaires pour aller au-delà des apparences et peuvent conduire à diagnostiquer des syndromes pouvant aller jusqu'au syndrome d'aliénation parentale.

Mais à chaque stade un élément important doit subsister dans l'appréciation de ce qui est l'intérêt de l'enfant : celui du respect permettant à partir d'une écoute réciproque de retrouver un dialogue fondateur permettant alors même que le couple est séparé de maintenir un couple parental. 

La procédure aboutit donc à permettre à de nombreux stades une possibilité soit de médiation, soit de discussions pouvant amener des accords amiables. La recherche de tels accords reste un élément fondamental de la pratique du droit familial qui s'éloigne de la notion traditionnelle de conflit pour aboutir alors à une recherche concertée de solution pragmatique dans un esprit privilégiant l'intérêt de l'enfant.

Une des clés et sans aucun doute celle du respect réciproque et de l'écoute qui malgré l'absence de reconnaissance de l'autre et le doute exprimé sur les capacités éducatives de parvenir néanmoins à retrouver un sens de l'intérêt commun en fonction du sens même de l'intérêt de l'enfant. Les conditions d'un accord amiable reposent donc manifestement sur la possibilité pour les plaideurs de veiller à conserver une forme de respect réciproque en toutes circonstances de discussions tant à l'intérieur des salles d'audience que lors des entretiens permettant de conduire à des accords partiels suivant la logique des petits pas ou même globaux. Posté le 24 February 2017 Retour aux actualités